Ai-je le droit de sourire

Ai-je le droit de sourire

Par Hanne Lammens Senior Trademarks | Designs Attorney IP Hills | Ipsilon Group 

Traduction depuis l’anglais avec DeepL

Les emoji sont devenus un élément indéniable de notre langage international. Ils nous ont permis d’introduire nos sentiments réels dans le monde numérique. Toutefois, lorsque vous introduisez cette touche insolente dans votre message marketing, la question peut se poser de savoir si vous pouvez le faire sans empiéter sur les plates-bandes de la propriété intellectuelle.

Droits d’auteur limités

La loi sur le droit d’auteur protège les œuvres originales, ce qui amène à se demander si un emoji est original. La force de nombreux emojis réside dans le fait qu’ils transmettent un message fort d’une manière très simple qui permet de surmonter les barrières linguistiques. Une émotion internationale est inscrite dans un petit cercle jaune. Cela limite incontestablement la liberté de création du concepteur et, par conséquent, les emojis de base n’ont pas le niveau de créativité et d’originalité nécessaire pour bénéficier de la protection du droit d’auteur.
Toutefois, les emojis plus élaborés et stylisés, tels que ceux conçus pour des plateformes ou des applications spécifiques, peuvent atteindre le seuil de protection du droit d’auteur. L’étendue de la protection sera toutefois encore une fois limitée, car il n’y a qu’un nombre limité de façons d’exprimer ses sentiments dans un dessin miniature.

Pas de protection de la marque

En 2023, la deuxième chambre de recours (affaire R 2305/2022-2) s’est prononcée sur la possibilité d’enregistrer l’emoji I love you . En bref, “ils ne l’ont pas aimé”. La chambre de recours a souligné que les emoji sont perçus par le public comme des messages publicitaires généraux ou purement décoratifs, et qu’ils sont donc dépourvus de tout caractère distinctif.
Cette décision soulève la question de la validité de tous les sourires qui figurent actuellement dans notre registre des marques. Une partie confrontée à un visage souriant enregistré trouvera très probablement une défense solide dans une procédure d’invalidité.

Comment se prémunir ?

Si vous souhaitez éviter la discussion sur l’originalité, deux solutions s’offrent à vous :

  • rouvez un jeu d’emoji open-source et vérifiez les termes de la licence : l’utilisation commerciale est-elle autorisée ?
  • Créez vos propres personnages originaux !

Avis de l’auteur

Les emojis faisant désormais partie intégrante de notre langage, leur utilisation devrait être libre s’ils sont dépourvus de tout caractère distinctif et protégés uniquement s’ils sont originaux ou s’ils répondent aux critères d’enregistrabilité d’une marque ou d’un dessin ou modèle.
La créativité doit être récompensée, mais en ce qui concerne les emojis, nous pouvons envisager un équilibre subtil qui nous permette de continuer à exprimer nos sentiments en ligne sans réveiller l’emoji “visage enragé”.

Sources :
Goldman, E. (2018), Emojis et droit de la propriété intellectuelle, Magazine de l’OMPI 3/2018, www.wipo.int.
Deuxième chambre de recours de l’EUIPO, 1er juin 2023, R 2305/2022-2, Käselow Holding GmbH c. EUIPO.